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Julien Confais (à gauche) et son frère Jean (à droite) de la Ferme du Noyer © Philippe Bréard

Agriculture et alimentation , Itinéraire bis

Jean et Julien Confais

Agriculteurs en polyculture-élevage à la Ferme du Noyer

"Diversifier les cultures et vendre en local nous permet d’équilibrer nos sources de revenus, en nous affranchissant des aléas de la météo et du cours mondial des céréales."

Jean et Julien Confais ont repris l’exploitation familiale, à Saint-Laurent-de-Brèvedent, en ayant à coeur de répondre aux nouveaux enjeux de consommation.

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Avec ses 116 hectares, la Ferme du Noyer est une exploitation en polyculture-élevage portée par la famille Confais. Si, depuis 2020, Julien Confais est à 100 % sur la ferme, son frère Jean travaille encore comme salarié à l’extérieur en attendant de pouvoir s’installer. Ensemble, ils ont fait le choix de diversifier leur production et d’alimenter les filières locales. Un modèle d’exploitation qui permet de mieux valoriser leurs produits et de ne plus avoir le rendement comme seul objectif.

Le point de départ de ce tournant a été la crise du Covid, qui a réduit la demande en fibres de lin à l’exportation. Leur motivation première reste avant tout de participer à nourrir leur propre territoire, avec des produits sains et de qualité, transformés de façon artisanale.

Un travail artisanal, du semis à la farine 

Après une formation en meunerie suivie par Jean Confais, les deux frères acquièrent leur première machine, un moulin à meule de pierre qui conserve un maximum de nutriments en préservant le germe du grain. Ils produisent ainsi de la farine à partir de plusieurs variétés de blé, mais aussi du seigle et du petit épeautre.

À ces céréales s’ajoutent d’autres cultures, moins fréquentes sur le territoire : des pois chiches et lentilles vendus en grains, du lin. Ils produisent également leur huile de colza, grâce à une presse à froid chinée et rafistolée par leurs soins, à l’instar d’autres outils comme des tamis et une brosse pour nettoyer le grain. « Diversifier les cultures et vendre en local nous permet d’équilibrer nos sources de revenus en nous affranchissant des aléas de la météo, mais aussi du cours mondial des céréales. En ne cherchant pas le rendement maximum, on réduit la quantité d'intrants (engrais destinés à augmenter les rendements). »

Mieux valoriser la production locale 

Côté élevage, les 110 bêtes sont principalement nourries avec les produits de la ferme (herbe, orge, son, restes de colza après la presse). La vingtaine d’hectares maintenue en prairie pour la pâture bénéficie du dispositif « PSE Herbe » déployé par la Communauté urbaine, afin de protéger la qualité de la ressource en eau du territoire.

La vente en circuit court permet aussi aux frères Confais de mieux valoriser leurs vaches normandes comme tous leurs produits, à travers un réseau de points de vente sur le territoire : magasin des Huit Fermes à Gonfreville-l’Orcher, une AMAP au Havre, plusieurs épiceries locales, des magasins à la ferme de producteurs partenaires (la Cueillette d’Octeville, le Panier de Léonie…). Cerise sur le gâteau de la valorisation locale : une partie de leur viande est transformée en lasagnes par la Maison Rubigny de Criquetot-l’Esneval (présentée dans le magazine Territoire n°20).

Cet article a été initialement publié dans le magazine Territoire