Avec ses 116 hectares, la Ferme du Noyer est une exploitation en polyculture-élevage portée par la famille Confais. Si, depuis 2020, Julien Confais est à 100 % sur la ferme, son frère Jean travaille encore comme salarié à l’extérieur en attendant de pouvoir s’installer. Ensemble, ils ont fait le choix de diversifier leur production et d’alimenter les filières locales. Un modèle d’exploitation qui permet de mieux valoriser leurs produits et de ne plus avoir le rendement comme seul objectif.
Le point de départ de ce tournant a été la crise du Covid, qui a réduit la demande en fibres de lin à l’exportation. Leur motivation première reste avant tout de participer à nourrir leur propre territoire, avec des produits sains et de qualité, transformés de façon artisanale.
Un travail artisanal, du semis à la farine
Après une formation en meunerie suivie par Jean Confais, les deux frères acquièrent leur première machine, un moulin à meule de pierre qui conserve un maximum de nutriments en préservant le germe du grain. Ils produisent ainsi de la farine à partir de plusieurs variétés de blé, mais aussi du seigle et du petit épeautre.
À ces céréales s’ajoutent d’autres cultures, moins fréquentes sur le territoire : des pois chiches et lentilles vendus en grains, du lin. Ils produisent également leur huile de colza, grâce à une presse à froid chinée et rafistolée par leurs soins, à l’instar d’autres outils comme des tamis et une brosse pour nettoyer le grain. « Diversifier les cultures et vendre en local nous permet d’équilibrer nos sources de revenus en nous affranchissant des aléas de la météo, mais aussi du cours mondial des céréales. En ne cherchant pas le rendement maximum, on réduit la quantité d'intrants (engrais destinés à augmenter les rendements). »