Le Havre Seine Métropole veut développer le bio
Créée en 2019, la communauté urbaine Le Havre Seine Métropole a rejoint le réseau des Territoires bio pilotes dès 2020. La collectivité, qui regroupe 54 communes, s’étend sur un territoire de 495,80 km² composé à 60,5% de terres agricoles, dont seulement 3% en bio. Elle affiche clairement sa volonté de développer cette part pour faire face aux défis de l’environnement et de l’alimentation :
- la préservation des terres agricoles, notamment des prairies permanentes, dans un contexte de forte pression foncière et de renouvellement des générations d’agriculteurs ;
- la préservation de la biodiversité et de la ressource en eau, le traitement des pollutions détectés sur les aires de captage mobilisant aujourd’hui d’importants investissements ;
- le développement de filières de proximité pour l’approvisionnement de la population en aliments de qualité produits localement.
Les actions de la Communauté urbaine au sein du réseau
L’agriculture bio comme levier de changement
Pour faire face à ces défis, le développement de l’agriculture biologique, qui n’utilise pas de pesticides ni d’engrais chimiques de synthèse et favorise le maintien des prairies permanentes, apparaît comme un puissant levier. C’est ce qu’a confirmé la démarche prospective menée conjointement en 2020 par Le Havre Seine Métropole avec le Parc naturel régional des boucles de la Seine normande et la Métropole de Rouen, sur la base du scénario AFTERRES 2050. Cette étude propose ainsi d’atteindre 45% de la surface agricole en bio d’ici 2050 pour ces trois territoires.
Lever les freins psychologiques à la conversion en bio
En 2020, le Havre Seine Métropole s’est appuyé sur l’outil Sensibio, développé par le réseau de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB), afin d’identifier les freins psychologiques à la conversion en bio. Cet outil, qui repose sur des entretiens menés auprès des agriculteurs, a été mis en œuvre sur les principaux bassins de captage du territoire par l’association Bio en Normandie, membre du réseau FNAB.
La collectivité a par la suite défini un plan d’actions pour encourager l’agriculture bio et l’a inscrit dans sa feuille de route 2021-2026. En complément de la politique agricole régionale, elle déploie ainsi des moyens d’accompagnement adaptés, techniques et financiers, pour encourager les agriculteurs prêts à engager une transition. D’ici 2026, la communauté urbaine prévoit d’augmenter de 400 hectares les surfaces en bio sur ses trois bassins de captage.