Culture

On a visité pour vous l’exposition "À la Table des Dames" à Montivilliers

Jusqu’au 31 août, l’abbaye de Montivilliers accueille une trentaine de sculptures et installations réalisées par l’artiste Cécile Raynal. Nous avons découvert l’exposition pour vous.

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On ne la voit pas tout de suite en entrant dans le cloître. Assise en pleine lumière, au milieu des buis taillés, elle nous tourne le dos, comme si elle était ailleurs, perdue dans ses rêves. À ses côtés, un loup se promène. Autour d’elle, les galeries autrefois fréquentées par les sœurs et abbesses servent aujourd’hui d’écrin aux œuvres. L’atmosphère du lieu incite le visiteur à suivre le Rêve de fille de Cécile Raynal dans la contemplation.

Invitée à investir les espaces restaurés de l’abbaye de Montivilliers, Cécile Raynal a conçu une exposition en résonance directe avec l’âme du lieu. En écho à ce passé féminin pluriséculaire, l’artiste présente un ensemble d’œuvres mêlant portraits de femmes et figures animales, entre mémoire, rêves, contes et légendes. Les œuvres ont été réalisées sur les quinze dernières années dans son atelier ou lors de résidences artistiques.

Les pièces maîtresses de l'exposition

La Table des Dames : sororité sculptée autour d’un banquet symbolique

Présentée pour la première fois dans son intégralité, La Table des Dames donne son nom à l’exposition. Cette installation monumentale réunit une douzaine de portraits féminins, amies, anonymes ou figures mythiques, autour d’une grande table. Chaque visage est singulier, chaque posture raconte une histoire, une attente, une écoute. À leurs côtés, des créatures animales et des objets ponctuent la scène de références symboliques.

Le tout compose une ronde silencieuse, suspendue, comme si ces femmes et une seule présence masculine participaient à une cérémonie oubliée, un banquet intemporel. Le visiteur y projette ses propres histoires, ses propres interprétations.

Le Chœur des bêtes : quand l’animal raconte l’humain

En écho à cette table sororale, l’installation Le Chœur des bêtes offre un second mouvement sculptural, tout aussi chargé d’émotions. Ici, ce sont les animaux qui deviennent les médiateurs du récit, faisant face à un homme portant sa tête. Ces œuvres prolongent la réflexion sur l’identité, l’instinct, la vulnérabilité et la mémoire.

Une résonance parfaite avec l’abbaye

Cet ensemble trouve dans l’abbaye de Montivilliers un écrin naturellement aligné sur les préoccupations de l'artiste. Autrefois surnommée la Cité des abbesses, l’abbaye a été façonnée par des femmes — abbesses, religieuses, bienfaitrices — pendant un millénaire. Les voûtes, la lumière douce du réfectoire, et le silence solennel deviennent complices des sculptures, mettant en lumière leur dimension sacrée autant que terrestre.

L’usage du grès cuit et enfumé, inspiré du raku japonais, produit des textures brutes et patinées. Augmenté par les supports en bois ou métal, il donne aux œuvres de Cécile Raynal une force particulière, entre réalisme intense et onirisme nuancé.

Pour prolonger la découverte du travail de Cécile Raynal, n’hésitez pas à vous rendre sur la place de Gonneville-la-Mallet où l’œuvre Double Six vous attend.

Information

Informations pratiques

L’exposition est ouverte jusqu’au dimanche 31 août, les mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18h.

L’entrée est libre.

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Abbaye de Montivilliers