Rencontre avec Shane Haddad, ancienne élève du Master Création Littéraire, récemment publiée aux éditions P.O.L
À 24 ans, Shane Haddad sort son tout premier roman, « Toni tout court », aux éditions P.O.L. Elle nous raconte comment, à travers cette nécessité d’écrire et sa formation, elle est aujourd’hui devenue écrivain.
Depuis quand avez-vous choisi d’écrire ?
Shane Haddad : Déjà toute petite, j’écrivais de la fiction. Je dirais que c’est une passion et aujourd’hui un choix professionnel. Plus encore, je parlerais d‘une nécessité. En grandissant, j’ai tenu des journaux pour garder une trace de mes idées. J’ai fait une section L dans l’optique d’écrire de la fiction. J’ai continué mes études avec une année de préparation hypokhâgne B/L à Paris, option théâtre. Ça m’a appris à développer mon esprit critique, à développer ma pensée. Mais c’est vraiment le Master Création littéraire qui m’a confortée dans mon envie d’écrire de la fiction. Je voulais quitter Paris, j’ai découvert Le Havre.
En quoi la ville du Havre vous a permis de créer, d’écrire ?
Shane Haddad : Je n’étais plus en accord avec la vie à Paris d’un point de vue écologique, politique. Quand je suis arrivée au Havre, j’ai su que j’allais y rester. C’est une ville où il y a de l’espace, la mer. Ça répondait à mes attentes pour pourvoir réaliser de longues marches qui sont mon moteur de création et donc également pouvoir écrire au calme. Et puis, il y a ce sentiment de partir à la découverte d’une ville que je ne connaissais pas.
Vous avez étudié à l’ESADHaR au Havre dans le Master Création littéraire. Quelles sont pour vous les qualités de cette formation ?
Shane Haddad : Pour commencer, être dans une formation qui mêle la littérature et les arts est un atout majeur. On étudie le livre comme un objet à travers le prisme de l’art. On réalise des ateliers avec des écrivains qui nous laissent le temps et la place pour s’essayer à l’écriture. Cela nous permet de trouver notre rythme d’écriture. Le plus, c’est également la diversité de courants littéraires que peuvent représenter les différents auteurs qui participent au Master. La formation permet aussi d’échanger en direct avec eux sur leur façon de lire, de penser, d’écrire. C’est une formation où l’on est réuni autour d’un projet commun : écrire. Et pourtant, c’est une expérience individuelle, très personnelle.
Auriez-vous quelques conseils pour les étudiants qui voudraient se lancer dans l’écriture d’un ouvrage ?
Shane Haddad : Ce que m’a appris le Master Création littéraire, c’est qu’il faut savoir s’écouter. Ce n’est pas grave si l’on n’écrit pas tous les jours, il faut se déculpabiliser et trouver son rythme. Cela permet de se faire confiance et donc d’être sincère et juste dans son écriture. Il faut savoir s’aérer l’esprit et ne pas hésiter à échanger avec ses camarades et les intervenants sur les différentes techniques de travail qu’on peut adopter, c’est important de se confronter aux autres modes de fonctionnement.