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Vincent Volpe Emmanuel Lelaidier

Les filles du HAC en D1

Vincent VOLPE, Président du HAC Football

Durant toute la saison, j’ai vu la puissance des filles.

Le président du HAC Football nous livre ses impressions après la montée de l’équipe féminine en D1. Et affirme ses ambitions, notamment dans la formation des jeunes footballeuses.

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Une montée méritée!

Quel est votre sentiment à propos de la montée des filles du HAC en D1 ?

Vincent VOLPE : On savait que le groupe de D2 dans lequel évoluait les filles était très relevé, plus que l’autre, et donc que ce serait une bataille jusqu’à la fin, alors je suis ravi qu’on monte mais j’aurais préféré dix fois que l’on voie ça sur le terrain, avec le dernier match à la maison, pour l’avant-dernière journée du championnat, contre Saint-Etienne. Durant toute la saison, j’ai vu la puissance des filles, leur courage, je savais qu’on ne lâcherait pas le morceau.

Cette montée intervient simplement 2 ans après avoir atteint la deuxième division !

V.V. : On est dans les délais prévus initialement. Quand j’ai embauché Thierry UVENARD comme entraîneur, je lui ai dit : « J’ai fait ma part, je vais te fournir les meilleures joueuses possible. » On a commencé en D3 avec des filles qui avaient des salaires de D1, cela nous a permis d’attirer des talents. Thierry, de son côté, a su transmettre sa passion pour le jeu et son attitude de ne jamais lâcher, mais aussi montrer sa perception du match en temps réel en faisant des modifications tactiques en cours de partie, comme contre Nancy (victoire 2-1) ou Grenoble (victoire 4-0). Ces changements ont influencé directement les résultats. Si on ne gagne pas contre l’une de ces deux équipes, on n’est pas là actuellement en train de parler de montée !

Thierry UVENARD, entraîneur, a fait un excellent travail.

Une nouvelle dimension pour le club

Avez-vous un objectif défini pour la saison prochaine ?

V.V. : Rester confortablement installés en D1. Je ne vais pas dire qu’on va gagner le championnat, il faut être rationnel, mais d’un autre côté, on fait tout pour avoir un groupe bien armé pour qu’on ne se batte pas la dernière semaine pour la dixième place. Il faut qu’on fasse une saison correcte, qu’on prenne les points qu’il faut. Peut-être qu’on surprendra un peu, dans le bon sens ? Après, on va continuer de faire quelques retouches, et, à moyen terme, intégrer des Havraises. Pour moi, c’est clair : j’investis dans une bonne équipe pour créer l’engouement, pour créer une infrastructure, une grosse machine qui tourne qui va produire les joueuses havraises, normandes, françaises. On en est à 146 licenciées. J’ai envie d’aller plus loin mais on est limités par les structures pour l’instant. 

Les enjeux pour l’évolution des joueuses ?

Celles qui deviendront pro pour l’équipe première, bravo, mais les autres auront de toute façon vécu une expérience très enrichissante, comme pour les garçons ! Voilà le but du jeu, c’est aussi simple que cela. On est en train de créer quelque chose pour notre ville qui va changer les perspectives pour plusieurs jeunes filles. D’ici à cinq ou dix ans, la popularité du football féminin va augmenter, et derrière il y a toute une échelle économique. Désormais, les joueuses sont payées correctement par rapport aux recettes du club, parce qu’on perd de l’argent sur la section féminine, il ne faut pas se le cacher. Mais c’est un choix qu’on avait fait avec Christine, mon épouse, et on ne va pas reculer maintenant.

On va vivre de bons moments au Stade Océane avec la venue des équipes de D1 telles que Lyon ou Paris !

V.V. : Ce sera un bon spectacle pour les familles. Et on essaiera d’organiser des événements, des diffusions avant ou après les matches pour que tout le monde passe un bon après-midi. Cela fait une sortie. Et pour les amateurs de football les plus virulents, ils doivent reconnaître que le niveau des matches de football féminin est de plus en plus élevé et intéressant.

Maintenant que les filles sont en D1, c’est aux garçons de les imiter !

V.V. : Paul LE GUEN dirait la même chose ! (rires). Au moment de l’arrêt du championnat, il restait dix matches, on venait de retrouver Tino KADEWERE et on restait sur deux victoires, j’étais donc assez confiant. Ce ne sont pas des paroles en l’air, je le sentais dans le vestiaire. Mais on accepte ce qu’il faut accepter et on passe à cette saison.

Impacter le territoire

Avez-vous un petit message à faire passer aux Havrais (au public) ?

V.V. : Je voudrais d’abord saluer le geste de nos supporters qui ont bien bossé pendant le confinement en lançant une cagnotte en faveur des personnels soignants et aidants. On aime notre club, le foot, mais on garde la perspective de la vie. On a passé un cap difficile, le football va nous changer les idées. Depuis cinq ans, notre club a tout réinvesti, réinjecté tout l’argent des transferts pour se développer. On fait tout pour créer quelque chose de bien. J’ai envie que tout le monde participe ! Le club est un projet social, il n’y a pas de retour, les investisseurs ne touchent rien ! Toutes les retombées des investissements sont au bénéfice du Havre et des Havrais (des habitants et du territoire)